Publications INSPQ - Intervention économique pour augmenter la consommation de fruits et légumes: Étude sur la faisabilité et l’acceptabilité de l’intervention

Un rapport de Chantal Blouin, Samiratou Ouédraogo, Marie-Claude Gélineau, Céline Lepage, Ernest Lo, Marie-Claude Paquette, Gilles Paradis, Stéphane Perron (INSPQ), présentant les résultats d'un projet de recherche (Concours intiatives structurantes 2017-2018) soutenu par le RRSPQ. 

Extrait du rapport - Faits saillants

Ce rapport de recherche présente l’analyse de la faisabilité et de l’acceptabilité sociale d’une subvention pour l’achat de fruits et légumes visant les ménages défavorisés avec enfants au Québec. Six groupes de discussion ont été menés avec des membres de ménages défavorisés dans les régions de Montréal et Québec et dix entrevues avec des personnes œuvrant dans des organisations qui ont une expertise liée à la mise en œuvre potentielle de cette intervention.

L’acceptabilité sociale de l’intervention auprès des populations ciblées était unanime. Certains soulignaient que le risque de stigmatisation était bien présent mais, au final,ces risques étaient jugés comme étant moindres que les bénéfices liés à l’intervention. Pour ce qui est de la faisabilité, il apparait comme réaliste de mettre en œuvre, dans le contexte québécois, une intervention économique telle que proposée, même si certains obstacles techniques doivent être surmontés.

Cinq principes directeurs se dégagent pour guider la conception et la mise en œuvre d’un tel programme au Québec:

  • La simplicité de l’utilisation du coupon ou de la carte est très importante pour réduirele risque de stigmatisation, en diminuant la visibilité de la transaction, et pour réduire les coûts pour les marchands.
  • La proximité des lieux d’utilisation des coupons est un autre critère à appliquer lors de la planification d’une telle intervention.
  • Le troisième principe directeur concerne l’importance d’adapter l’intervention aux réalités de l’offre alimentaire de proximité, dans le milieu d’intervention.
  • La conception et la mise en œuvre de l’intervention devront se faire en partenariat avec les acteurs communautaires et commerciaux du lieu d’intervention.
  • L’intervention devrait être conçue, de sorte à maximiser les co-bénéfices; il s’agirait donc non seulement de viser l’augmentation de la consommation de fruits et légumes au sein des populations défavorisées, mais aussi, lorsque le contexte local s’y prête, de contribuer à l’atteinte d’autres objectifs socio-économiques, tels que de la promotion et la valorisation des produits bioalimentaires du Québec.