Publications Québec - Transition de l’hébergement vers un logement autonome pour les adultes ayant un trouble grave de santé mentale

Un rapport d’évaluation des technologies et des modes d’intervention (ETMI) de Sylvie St-Jacques, Julie Cummings, et Isabelle Daudelin, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale.

Résumé

Objectifs

Plusieurs constats entourant l’accès aux milieux de vie pour les adultes souffrant de troubles graves de santé mentale amènent à se questionner sur les pratiques et les leviers à mettre en place pour favoriser la transition des usagers dont l’état est stable d’un milieu d’hébergement vers un logement autonome. Le but de cette évaluation des technologies etdes modes d’intervention (ETMI) est de déterminer les conditions favorisant cette transition selon les facilitateurs et les obstacles identifiés dans la littérature. Lorsque documentée, l’utilisation des soins et des services en logement autonome a été rapportée.

Méthodologie

Une revue de la littérature utilisant une approche systématique couvrant la période de janvier 2010 à juin 2017 a été réalisée. Une stratégie de recherche documentaire utilisant les concepts «trouble grave de santé mentale», «logement» et «transition» a été utilisée pour interroger les bases de données bibliographiques PubMed, CINAHLet PsychINFO. Des mots-clés correspondant aux mêmes concepts ont été employés pour la recherche de littérature grise sur Internet. Les documents pertinents ont été sélectionnés à partir de critères préalablement établis. La qualité méthodologique des études a été évaluée avec l’outil Qualsyst. Les données pertinentes ont été colligées dans une grille d’extraction structurée, synthétiséespuis analysées selon le niveau de preuve scientifique.

Résultats

La revue de la littérature a permis l’identification de 14 études documentant des conditions facilitant ou entravant la transition d’un milieu d’hébergement vers un logement autonome pour des adultes ayant un trouble grave de santé mentale. Dix de ces études ont été réalisées dans le cadre de douze différents programmes de soutien. Des facilitateurs et des obstacles à la transition pour l’usager, pour l’intervenant et pour le locateur ont été trouvés. L’analyse de ces résultats a conduit à l’identification de conditions favorables à la transition: 1) apporter du soutien social à l’usager, 2) le faire participerà un programme de soutien au logement, 3) lui faire connaître son nouveau milieu de vie avant la transition, 4) désamorcer ses craintes de stigmatisation et ses appréhensions par rapport à la vie autonome, 5) favoriser l’apprentissage des tâches nécessaires à la vie autonome, 6) offrir l’accompagnement d’un intervenant dans la recherche de logement, 7) préciser le rôle du locateur et favoriser sa collaboration avec les autres acteurs impliqués dans la transition et 8) démystifier la condition de l’usager auprès du locateur.

Conclusion

La connaissance et l’application de conditions favorables auprès de l’usager, de l’intervenant et du locateur devraient faciliter la transition des adultes ayant un trouble grave de santé mentale d’un milieu d’hébergement vers un logement autonome.