Soutien à la recherche et concours Lauréates du concours d'utilisation et de valorisation de banques de données existantes 2022-2023

 

Félicitations à Nolwenn Noisel (UdeM) et Anne-Marie Turcotte-Tremblay (ULaval), lauréates du concours d'utilisation et de valorisation de banques de données existantes avec l'aide d'un.e étudiant.e boursier.ère ou rémunéré.e 2022-2023. Découvrez leurs projets ci-dessous! 


Nolwenn Noisel et Michèle Bouchard (UdeM) - Estimation de l'exposition aux métaux et métalloides utilisant la matrice urinaire : comparaison de différentes approches - un projet soutenu par les axes Inégalités sociales de santé et équité et Santé mondiale.

Dans le cadre d'un projet précédent, de nombreuses données ont été recueillies au Liban afin d'établir si 1) l'eau consommée par la population du Liban est contaminée par les métaux et 2) si la population est exposée par l'eau ou par d'autres sources à des contaminants environnementaux. Ce projet a permis de réaliser une étude de biosurveillance qui est très utile pour déterminer les risques d'une population en lien avec les contaminants environnementaux. Un premier article a été publié, cependant, des analyses subséquentes permettant de mieux caractériser le risque seraient nécessaires et pertinentes. En particulier, en biosurveillance, lorsque l'on utilise des prélèvements urinaires, l'interprétation des données est toujours délicate car les concentrations en métaux mesurées dans les urines varient fortement avec la diurèse (degrès de dilution des urines au cours de la journée). Il existe plusieurs méthodes pour mesurer ces concentrations et les ajuster, mais il n'y a pas de consensus scientifique à cet égard car les avantages et limites varient selon de nombreux facteurs dont les caractéristiques de la population étudiée (âge, sexe, origine ethnique, indice de masse corporelle, régime alimentaire spéficique, etc.) et des contaminants d'intérêt (mécanismes d'excrétion). L'objectif du projet est de valider, grâce à la base de données, le travail théorique de maîtrise de Mme Fériel Chiali (sous la direction de Nolwenn Noisel) qui a présenté une revue de littérature portant sur plus de 300 études liées notamment aux facteurs influençant les mesures de concentration des métaux dans l'urine, ainsi que les facteurs influençant l'estimation de l'exposition aux métaux. Ultimement, ce travail conduira à une publication scientifique dans un journal à haut facteur d'impact et aura des retombées directes sur les méthodes et façons de faire dans le domaine de la surveillance biologique dans le but de mieux caractériser les risques environnementaux pour la population, et ainsi, mieux la protéger. 

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Anne-Marie Turcotte-Tremblay et Richard Bélanger (ULaval), membres de l'équipe COMPASS - L'association entre un sommeil insuffisant et la santé mentale chez les jeunes - un projet soutenu par l'axe Santé mentale des populations

Au cours des dernières années, de nouveaux facteurs pouvant influencer le sommeil des individus ont émergé tels que l’utilisation des écrans, le manque d’activité physique et même les restrictions dues à la COVID-19. Environ 72 % des adolescents disent rencontrer les recommandations canadiennes préconisant un minimum de 8 heures par nuit (Turcotte-Tremblay, Bélanger, Haddad, 2022). Toutefois, ces données peuvent varier en fonction des caractéristiques des adolescents et adolescentes. Certaines études reconnaissent l’existence d’inégalités sociales en matière de sommeil (Pandi-Perumal et al., 2017). De plus, des données récentes de l’étude COMPASS montrent que la santé mentale des jeunes du secondaire se dégrade et les inégalités se creusent (Poirier, Bélanger, Bacque-Dion et al., 2022).                                                                                                                                                      

En 2022, Verhulst et ses collègues ont publié des questions de recherche urgentes en lien avec la santé mentale des adolescents. Pour ce faire, l’équipe de recherche a effectué une revue de littérature sur la santé mentale des jeunes et élaboré une carte thématique. Ensuite, deux ateliers virtuels avec un éventail d'experts internationaux ont été organisés afin d'identifier les priorités en recherche sur la santé mentale des adolescents. Les résultats ont révélé l'absence d'études sur l'impact d'un sommeil insuffisant ou irrégulier sur la santé mentale des jeunes.                                

COMPASS est une étude longitudinale qui vise à produire de l'information scientifique pour mieux comprendre les réalités adolescentes et soutenir des actions destinées à promouvoir leur santé. Des enquêtes annuelles sont réalisées auprès des écoles secondaires participantes pour rendre compte de l'évolution des perceptions et des habitudes de vie liées à la santé des adolescents et les environnements dans lesquels s'inscrivent leurs comportements.

La base de données de COMPASS peut aider à combler le manque de connaissances sur l’association entre un sommeil insuffisant et la santé mentale chez les jeunes. Nos questions de recherche sont les suivantes : Quelle est l’association entre un sommeil insuffisant ou irrégulier et la santé mentale des adolescents ? Est-ce que l’association d’un sommeil insuffisant ou irrégulier varie en fonction des caractéristiques des participants (statut socio-économique, genre, sexe, ethnicité, âge)?   

L’analyse reposera sur les données longitudinales provenant d’écoles de l’Est du Québec. Les données sur le temps de sommeil sont autorapportées dans un questionnaire en ligne.  Les jeunes doivent indiquer à quelle heure ils se couchent et éteignent habituellement les lumières, ainsi que l’heure où ils se réveillent habituellement un jour d'école et la fin de semaine. Les variables dépendantes incluront le score d'anxiété et le score de dépression des adolescents. Le niveau d'anxiété sera mesuré par le Generalized Anxiety Disorder-7 (GAD-7). Le Center for Epimediological Studies Depression Scale Revised (CESD-R-10) indiquera la présence de symptômes dépressifs. Les variables de stratification incluront le sexe, le genre, l’ethnicité, le type d’école fréquentée, la région (urbaine ou rurale) et le niveau de défavorisation des jeunes. Le niveau de défavorisation matériel sera évalué en fonction de plusieurs éléments combinés incluants :1) le fait de parfois sauter le petit-déjeuner parce qu'il n'y a rien à manger à la maison; 2) le fait d'aller parfois se coucher le soir le ventre vide parce qu'il n'y a pas assez d'argent pour acheter de la nourriture; et 3) le fait d'avoir le sentiment que leur famille et eux-mêmes sont moins à l'aise financièrement que la moyenne des élèves de leur classe. Les analyses permettront d’analyser le lien entre le temps de sommeil et la santé mentale.  La production de données probantes sur le rapport entre un sommeil insuffisant et la santé mentale chez les adolescents sera utile pour développer des interventions dans les écoles et sensibiliser davantage la population sur l’importance du sommeil pour la santé des jeunes.

Le RRSPQ fête ses 20 ans !