Soutien à la recherche et concours Lauréates du concours "Aide à la préparation d'une demande de subvention - Santé mentale des populations" 2022-2023

 

 

Félicitations à la Professeure Mahée Gilbert-Ouimet (UQAR) et à la Professeure Pasquale Roberge (UdeS) : nos lauréates du concours Aide à la prépartion d'une demande de subvention de l'axe SMP pour l'année 2022-2023.

Résumés

Mahée Gilbert-Ouimet (UQAR) et collègues - Une demande numérique au service de la relance pospandémique et de la santé mentale au travail

Les problèmes de santé mentale (PSM) figurent parmi les principaux défis de la reprise postpandémique mondiale. Plusieurs études internationales font état d’une détérioration de la santé mentale des travailleurs et travailleuses de la santé et des services sociaux (TSSS). Plusieurs facteurs systémiques expliquent cette détérioration, dont le manque de personnel et les coupures budgétaires ayant fragilisé ce secteur avant la pandémie. Des facteurs de risque organisationnels des PSM, nommés risques psychosociaux (RPS) du travail en sont également responsables. Il s’agit de facteurs liés à l’organisation du travail, aux pratiques de gestion, aux conditions d’emploi et aux relations sociales (ex. manque de reconnaissance, exigences émotionnelles, surcharge). La recherche démontre que les PSM sont environ 1,5 fois plus fréquents en présence de ces risques, et ce, tant dans les pays à revenu élevé qu’intermédiaire ou faible. Les interventions organisationnelles destinées à réduire les RPS ont le potentiel d’améliorer la santé mentale et la productivité des TSSS dans plusieurs pays. Sur le plan législatif, le Québec (loi 27) et plusieurs autres pays incitent ou obligent les employeurs à mesurer et mettre en place des stratégies de prévention des RPS. De multiples milieux réclament maintenant l’accès à un outil permettant de mesurer de façon autonome les RPS et d’identifier les pistes d’interventions concrètes à mettre en oeuvre pour les réduire. Or, peu d’outils permettent directement aux milieux : 1) d’effectuer un tel diagnostic, 2) de prédire les actions les plus susceptibles d’améliorer la santé et la productivité (réduction de l’absentéisme et du présentéisme), 3) d’alimenter des plans d’action et 4) d’en suivre les impacts. De plus, les outils disponibles tendent à exclure la participation des employé.e.s dans la sélection des stratégies préventives, ce qui induit fréquemment des résultats perçus comme abstraits ou en décalage avec la réalité professionnelle. Objectifs : Nous proposons de pallier ces manques en validant et en évaluant l’efficacité d’un outil numérique d’aide à l’action concertée de protéger la santé mentale des TSSS. Objectif 1. Développer le prototype de l’outil BEST (Bien-Être et Santé au Travail). Objectif 2. Valider les fonctionnalités du prototype auprès de TSSS québécois. Objectif 3. Valider l’expérience d’utilisation de l’outil auprès de TSSS québécois. Objectif 4. Évaluer sa mise en oeuvre dans des milieux de travail du secteur de la santé et des services sociaux au Québec, ainsi que son potentiel de mise à l’échelle (transférabilité) dans d’autres milieux de ce secteur au Canada, en France et au Pérou.


Roberge, P., Vasiliadis, HM et al. - Thérapie cognitivo-comportementale transdiagnostique par Internet pour les symptômes mixtes d'anxiété et de dépression chez les enfants de 12 à 14 ans 

Près de 20 % des Canadiens seront confrontés à des troubles anxieux ou dépressifs au cours de leur vie, et la COVID-19 a mis à rude épreuve le système de santé mentale déjà fragile. Les symptômes d'anxiété et de dépression sont courants pendant l'enfance et l'adolescence et conduiront souvent à l'émergence de troubles mentaux de l'adolescence jusqu'au début l'âge adulte. La commission Lancet sur la santé et le bien-être des adolescents souligne que cette période est un domaine clé dans lequel il faut investir en recherche car elle joue un rôle majeur dans la formation des trajectoires de santé tout au long de la vie des individus. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est la psychothérapie la plus soutenue empiriquement pour les troubles anxieux et dépressifs. À l'heure actuelle, la TCC n'est pas largement disponible au Canada, et même les jeunes rencontrent des obstacles dans l'accès à la psychothérapie fondée sur des données probantes. L'accès équitable aux traitements psychologiques fondés sur des données probantes nécessitera la mise en oeuvre à grande échelle de nouvelles modalités telles que la TCC offerte sur internet (TCC web) de faible intensité. Des essais cliniques font état de l'efficacité de la TCC web pour la réduction des symptômes et la satisfaction des patients. This Way Up en Australie a développé, mis en oeuvre et démontré l'acceptabilité d'un programme de TCC web transdiagnostique dirigé innovant pour les symptômes anxieux et dépressifs chez les jeunes (https://thiswayup.org.au/programs/teen-worry-and-sadness-program/). Dans la présente étude, nous proposons de réaliser une adaptation française du programme Teen Worry and Sadness et d'en examiner l'acceptabilité, l'efficacité et la mise en oeuvre dans des contextes scolaires au Québec et en Ontario. Objectif : Le but principal de l'essai est d'examiner l'acceptabilité et l'efficacité du programme de TCC web) Teen Worry and Sadness, en tant qu'ajout au traitement usuel (TU) dans les milieux scolaires, pour réduire les symptômes d'anxiété, de dépression et de détresse psychologique chez les jeunes. 

Le RRSPQ fête ses 20 ans !