Autres nouvelles Prise en charge de patients par les pharmaciens : un virage qui inquiète. Un pas de plus vers le privé?

Le plus grand nombre de tâches confiées aux pharmaciens provoque des inquiétudes en Estrie. Plusieurs considèrent qu'il s'agit d'un pas de plus vers la privatisation des services de santé et que les aînés risquent d'en faire les frais.
Hier, Radio-Canada révélait que le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Estrie a entamé le transfert de nombreux dossiers de patients à des pharmaciens. C'est le cas de 200 personnes dans la région qui doivent consommer certains médicaments comme des anticoagulants.

Les pharmaciens peuvent prendre en charge :

  • L'hypertension artérielle
  • La Dys-lipidémie
  • L'hypo-thyroïdie
  • Le diabète
  • La migraine

Une situation qui entraîne de nouveaux frais, puisque le suivi en pharmacie coûte 16 dollars par mois, remboursable en partie par les assurances. Une facture de trop pour certains patients.

"Je ne suis vraiment pas d'accord parce qu’on grignote un petit peu à droite, un petit peu à gauche, un petit peu au milieu et à la fin c'est le patient qui paye." Yves Boucault, utilisateur de Coumadin

Le président de l'Association des médecins omnipraticiens de l'Estrie comprend que les pharmaciens aient négocié une rémunération avec le ministre de la Santé, mais pour sa part, il n'entend pas transférer ses patients aux pharmaciens.

"Pour que ce soit à coût zéro pour le ministre, il était clair que les frais devaient être imputés aux patients." Alain Demers, président de l'Association des médecins omnipraticiens de l'Estrie

Les plus âgés risquent de payer la note

Le virage inquiète le président régional d'une association représentant les retraités :

"Les grands utilisateurs du réseau sont les personnes aînées et les personnes aînées sont les personnes qui sont le moins en moyen." Jean-Guy St-Gelais, Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic