Rapports d'événement Journées de communication et d’échanges sur la participation citoyenne dans la recherche et les inégalités sociales de santé - Consultez le rapport

Félicitations aux lauréats du concours RRSPQ 2017-2018 de soutien à l'organisation de colloques. Le comité organisateur était composé de : Véronique Boutier, CISSS de Chaudière-Appalaches; Christian Chabot, Patient expert; Marie-Pierre Gagnon, Université Laval; Dre Shelley-Rose Hyppolite, CIUSSS de la Capitale-Nationale; Dre France Légaré, Université Laval; Jean Légaré, Patient expert; Dominique Morin, Université Laval; Jean-Luc Bernier, Alliance santé Québec; Alma Posvandzic, Alliance santé Québec; Chantale Simard, Alliance santé Québec

Près de 200 participants ont pris part à l’une ou à plusieurs des 3 demi-journées de conférences organisées par l’Alliance santé Québec et les membres du chantier Mobilisation et participation citoyennes, en partenariat avec le Réseau de recherche en santé des populations du Québec et la Faculté de médecine de l’Université Laval. 

Les Journées de communication et d’échanges sur la participation citoyenne dans la recherche et les inégalités sociales de santé visaient à :

  • conscientiser les chercheurs et les décideurs publics sur l’importance de la participation citoyenne dans la recherche sans exclure les personnes les plus affectées par les inégalités sociales de santé;
  • échanger sur les meilleures pratiques dans le domaine;
  • mettre en valeur les expertises offertes sur le territoire de la grande région de Québec.

Cet événement a permis de mobiliser un ensemble d’acteurs provenant de divers secteurs d’activité dont les décisions ou les actions peuvent avoir un impact sur la santé de la population. Ce fut l’occasion d’approfondir les connaissances, d’enrichir les discussions et de stimuler les réflexions inhérentes à l’importance de la participation citoyenne inclusive dans la recherche afin de considérer les différents contextes de vie. Les échanges ont été enrichis par les témoignages des chercheurs et des patients/citoyens ayant participé à leur recherche.

Le comité organisateur était composé de : Véronique Boutier, CISSS de Chaudière-Appalaches; Christian Chabot, Patient expert; Marie-Pierre Gagnon, Université Laval; Dre Shelley-Rose Hyppolite, CIUSSS de la Capitale-Nationale; Dre France Légaré, Université Laval; Jean Légaré, Patient expert; Dominique Morin, Université Laval; Jean-Luc Bernier, Alliance santé Québec; Alma Posvandzic, Alliance santé Québec; Chantale Simard, Alliance santé Québec

 

Rapport de l’événement

1redemi-journée : vendredi 2 mars 2018

 

Lors de la première journée de communication et d’échanges sur la participation citoyenne dans la recherche et les inégalités sociales de santé, la Dre Shelley-Rose Hyppolite, professeure à la Faculté de médecine de l’Université Laval et médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique, CIUSSS de la Capitale-Nationale, a présenté aux participants un bref portrait des inégalités sociales de santé dans la région. Malgré le fait que la population de la région de la Capitale-Nationale soit généralement considérée comme riche et scolarisée, il existe d'importants écarts de santé entre ces citoyens selon, par exemple, leur niveau de revenu, leur origine ethnique ou le lieu où ils habitent. Ainsi, la manifestation de certaines maladies et incapacités ainsi que l’espérance de vie des citoyens sont intimement liées à leur situation économique ou sociale.

Le témoignage d’une personne qui a livré son expérience personnelle a illustré de manière touchante et percutante comment les inégalités sociales se construisent tout au long d’une vie à partir d’expériences malheureuses, et le poids du jugement que peut porter l’entourage sur la personne affectée.

Madame Hélène Lee-Gosselin, professeure à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval et directrice de l’Institut Femmes, Sociétés, Égalité et Équité, a poursuivi en expliquant comment les rôles sociaux et le contexte culturel associés au sexe et au genre influencent la santé des femmes et des hommes. Les considérations liées au sexe et au genre dans chacune des étapes d’un projet de recherche, de sa conception à la diffusion des résultats, doivent être prises en compte. Seule une science inclusive et éthique permettra d’élargir notre compréhension des déterminants de la santé, pour le bien de toutes et de tous.

Le Dr Richard Fleet, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche en médecine d’urgence, a souligné le fait que l’accès à différents services dans les urgences en région est plus limité que dans les centres urbains et que l’absence de certains services mène parfois à des retards dans le traitement et à des complications. Parmi les pistes d’intervention, on propose la télémédecine, un outil qui donnerait accès aux soins de santé et qui permettrait l'échange d'information médicale à distance. On souligne surtout l’importance de la mobilisation de tous les acteurs concernés (professionnels de la santé, décideurs, usagers et citoyens) afin d’améliorer les soins et les services de santé non seulement dans les urgences rurales, mais aussi dans l’ensemble du réseau.

Le programme de la première journée s’est clos avec le numéro d’un artiste multidisciplinaire faisant partie d’un programme de cirque social qui s’adresse aux jeunes en situation précaire et qui leur permet, entre autres, de développer l’estime de soi, ainsi que de nouveaux et meilleurs rapports avec la société. 
 

2edemi-journée : vendredi 16 mars 2018

 

Des exemples concrets de la participation citoyenne dans la recherche ont été présentés lors de la deuxième journée animée par un patient expert.

Madame Carole Després, professeure à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design de l’Université Laval, a souligné que la participation active des citoyens est de plus en plus valorisée. Du côté des chercheurs, cela ouvre la voie à de nouvelles perspectives, mais implique également de nouvelles responsabilités. Les processus d’élaboration d’un programme particulier d’urbanisme, notamment, doivent être menés en collaboration étroite avec tous les acteurs concernés par l’avenir de nos milieux de vie, dans une perspective de développement et de santé durables. Les citoyens et toutes les personnes qui se sentent concernées devraient avoir la possibilité d’exprimer leurs idées et leurs préoccupations afin d’aider les décideurs à prendre des décisions éclairées. Le développement de nouveaux outils de consultation publique ainsi qu’une perspective transdisciplinaire deviennent ainsi indispensables.

Madame Émilie Raymond, professeure à l’École de service social de l’Université Laval, a présenté un projet de recherche-action participative qui vise à favoriser l’inclusion des personnes ayant des incapacités dans les milieux de vie associatifs d’aînés. Elle a également parlé des obstacles à la participation sociale des aînés vivant avec une incapacité, ainsi que des conditions qui doivent être mises en place dans les milieux communautaires pour mieux soutenir cette participation. 

Madame Raymond était accompagnée d’une personne engagée auprès de l’organisme communautaire en partenariat avec lequel la recherche a été menée et qui a parlé de son rôle dans le projet, sur les plans scientifiques et organisationnels notamment.

Madame Joyce Dogba, professeure à la Faculté de médecine de l’Université Laval, a rappelé que les minorités ethnoculturelles sont un exemple de groupe qui est parfois privé de possibilités de participer à la recherche. La présentation de madame Dogba a permis de mieux comprendre les particularités des mécanismes inhérents à la participation des minorités ethnoculturelles et les leviers propres à favoriser leur participation en vue de la construction d'une société plus ouverte et plus inclusive.
 

3edemi-journée : lundi 26 mars 2018

 

Lors de la troisième journée, des exemples de bonnes pratiques de participation citoyenne dans le cadre d’un programme de recherche qui traite des personnes les plus affectées par les inégalités sociales de santé ont été entendus.

Madame Christine Loignon, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, a souligné que pour améliorer l’accès à des soins de santé qui satisfont aux besoins des personnes défavorisées, des approches novatrices adaptées à leurs besoins sont nécessaires. Considérant les défis auxquels sont exposées les personnes ayant un faible niveau de littératie en santé, on propose, entre autres, de les accompagner à l’aide d’outils participatifs visuels.

Une personne impliquée auprès d’un organisme communautaire d’alphabétisation a par la suite présenté un carnet santé développé en collaboration avec les participants de leur programme. Cet outil adapté aux besoins de personnes peu scolarisées soutient leur communication avec les professionnels de la santé, mais sensibilise en même temps les professionnels à la réalité de ces personnes.

Madame  Sophie Lauzier, professeure à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et la Dre Shelley-Rose Hyppolite, professeure à la Faculté de médecine de l’Université Laval et médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique, CIUSSS de la Capitale-Nationale, ont présenté un projet qui vise à mieux comprendre les besoins des populations marginalisées afin de favoriser leur accès aux soins et services et d’améliorer leur santé. Elles ont également décrit des facteurs facilitants et des obstacles de ce type de recherche participative. Prendre le temps de les écouter et de les connaître constitue l’une des manières simples et efficaces dans la lutte contre les préjugés envers les personnes marginalisées.

La perspective de deux citoyens participants à ce projet a ensuite été entendue. On a souligné que les différents apports de chacun ont été valorisés. Ces témoignages ont démontré qu’il est possible et surtout extrêmement pertinent et important de mener une démarche participative en incluant des personnes marginalisées.

Monsieur Alexandre Lebel, professeur à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design de l’Université Laval, a parlé de l'évaluation d'impact sur la santé pour l'aide à la décision en aménagement du territoire. Cet outil pratique basé sur des données scientifiques et contextuelles vise à anticiper les effets de différentes politiques et de projets sur la santé et le bien-être d’une population afin d’en minimiser les impacts négatifs et d’en maximiser les impacts positifs. 

La dernière conférencière a souligné la nécessité d’améliorer la pratique de l’aménagement du territoire par une autre façon de penser la vie urbaine. Cette conseillère en environnement au service de la Ville de Québec a ajouté qu’une volonté politique et l’intervention intersectorielle s’avèrent des éléments essentiels dans l’élaboration de milieux de vie favorables à la santé.

 

Pour de plus amples informations :
Alma Posvandzic, chargée de projets
Alliance santé Québec
Tél. : 418 656-2131, poste 8870
alma.posvandzic@asq.ulaval.ca