Nouvelles des membres du Réseau 7ème Journée de la recherche des étudiants de l’axe Santé des populations et pratiques optimales en santé (SP-POS) du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval - Meilleurs résumés

Plusieurs membres du RRSPQ font partie des auteurs des meilleurs résumés sélectionnés pour la 7ème Journée de la recherche des étudiants de l’axe Santé des populations et pratiques optimales en santé (SP-POS) du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval - 4 juin. Félicitations!

Meilleurs résumés

Andréia Matta Dias1, Clermont Dionne2, Chantal Brisson1*

1Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ), Centre de recherche en santé durable VITAM, Québec; Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec; Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval, Québec.
2Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ), Centre de recherche en santé durable VITAM, Québec; Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec 3; Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval, Québec; Département de réadaptation, Faculté de médecine, Université Laval, Québec.
* Membre du RRSPQ

Le job strain et la lombalgie – que pouvons-nous vérifier après 24 ans de suivi ?

Problématique : La lombalgie est l’un des problèmes de santé qui engendrent le plus d’invalidité au monde. Dans les milieux de travail, c’est un problème très fréquent et très coûteux. De nombreux facteurs contribuent au développement de la lombalgie, incluant les contraintes psychosociales au travail. Les évidences sur le sujet proviennent toutefois d’études transversales avec des populations hétérogènes. Objectif : Évaluer l’association entre les contraintes psychosociales au travail chez des travailleurs cols blancs et la lombalgie. Méthodes : Les données utilisées proviennent de l’enquête PROspective Québec, au cours de laquelle on a suivi 9189 travailleurs pendant 24 ans. Les contraintes psychosociales au travail ont été définies selon la demande psychologique et la latitude décisionnelle perçues par le travailleur et ont été mesurées lors de trois temps de collecte. La lombalgie, pour sa part, a été évaluée au dernier suivi avec un questionnaire standardisé. Des modèles statistiques multivariés ont été utilisés pour évaluer si les contraintes psychosociales ont un effet sur le développement de la lombalgie au fil du temps. Des modèles distincts ont été élaborés pour différentes catégories d'exposition, les personnes qui ont vécu de façon répétée le job strain, et les personnes n’ayant jamais vécu le job strain. Résultats préliminaires et discussion : 6662 participants (50,2% hommes et 49,8% femmes) ont répondu au questionnaire sur la douleur lombaire. La prévalence de la lombalgie (douleur assez forte pour limiter les activités quotidiennes pendant plus d’une journée) était de 10,0% (9,3% chez les hommes et 10,7% chez les femmes) Le job strain cumulé dans le temps n’était pas associé à la lombalgie (p=0,43 HR : 1,1 ; 95% CI : 0,8-1,6). Cependant, les travailleurs n’ayant jamais été exposés au job strain présentaient une diminution du risque de lombalgie (p < 0,001 HR : 0,8 ; 95% CI : 0,7-0,9). Puisque seulement 6,8% des travailleurs de l’échantillon avaient vécu une exposition cumulée au job strain (13,8% moins que la moyenne de la population des travailleurs du Québec), il est possible que la puissance statistique soit insuffisante pour détecter les effets des contraintes psychosociales du travail sur la lombalgie. Conclusion : L'absence d’exposition cumulée au job strain semble protéger les travailleurs de la lombalgie.


Aurélie Godbout1,2, Mélanie Drolet1, Myrto Mondor1, Éric Demers1, Norma Pérez1Marc Brisson1,2
1
Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval
2Université Laval

Les contacts sociaux des québécois avec comorbidités ont-ils pu influencer la sévérité de la 2e vague de COVID-19?

Introduction : La sévérité de la deuxième vague de COVID-19 au Québec (hospitalisations-décès par cas et par âge) s’est avérée moindre que celle de la première vague. Une hypothèse qui pourrait expliquer cette différence est que les personnes avec comorbidités se seraient plus protégées en réduisant davantage leurs contacts. Objectifs : L’objectif est de décrire l’évolution des contacts sociaux des adultes québécois depuis le début de la pandémie selon la présence ou l’absence de comorbidités. Méthodes : Les données proviennent de l’étude populationnelle québécoise des contacts sociaux CONNECT. Les participants ont été recrutés par composition téléphonique aléatoire en périodes pré-COVID (2018-2019) et de pandémie (avril 2020 à aujourd’hui). Les données, recueillies par questionnaire web auto-administré, comprennent les caractéristiques sociodémographiques, les comorbidités physiques actives (conditions médicales préexistantes avec symptômes/médication dans la dernière année) et les contacts sociaux. Ces derniers sont documentés à l’aide d’un journal des contacts sociaux pour 2 jours assignés. Un modèle linéaire (distribution=Poisson, lien=identité) a été utilisé pour comparer les nombres moyens de contacts sociaux/jour selon la présence vs l’absence de comorbidités. Les analyses sont stratifiées par âge (18-65, >65 ans). Résultats : Au total, 5048 adultes québécois ont participé à CONNECT (de la phase Pré-COVID au 26 février 2021). Parmi ceux-ci 1103 (21.9%) présentaient une/des comorbidités physiques actives. Chez les 18-65 ans, le nombre moyen de contacts/jour avant la pandémie était plus faible chez les personnes avec comorbidités (7.50) comparativement aux personnes sans comorbidités (9.31; p=0.17). Pendant la première vague, les contacts ont diminué significativement pour les 2 groupes à 3.26 et 3.24 pour les personnes avec et sans comorbidités, respectivement. Depuis le début de la deuxième vague en septembre 2020, les personnes avec comorbidités ont maintenu un niveau de contacts significativement plus bas (2.84) que les personnes sans comorbidités (3.86; p=0.001). Les tendances observées sont les mêmes chez les personnes avec et sans comorbidités de >65 ans. Conclusion : Il s’agit de la première étude à suggérer que la sévérité moindre de la deuxième vague pourrait s’expliquer, en partie, par le comportement des personnes à risque de complications qui ont maintenu une réduction importante de leurs contacts sociaux depuis septembre 2020.


Godwill Abiala1, Lynne Moore1
1CHU Québec

Évaluation de l’utilisation de la tomodensitométrie chez les patients transférés dans le système de traumatologie du Québec : une étude rétrospective multicentrique

Introduction : Les guides de pratiques cliniques recommandent un transfert sans tomodensitométrie (TDM) chez les patients nécessitant un transfert immédiat vers un centre de trauma majeur. Lorsque la TDM est faite dans le centre référent, elle ne devrait pas être répétée sauf en cas de détérioration de l’état du patient. Objectifs : Estimer globalement et par sous-groupes, l’incidence de la TDM pré et post-transfert; évaluer sa variation inter-hospitalière; identifier ses prédicteurs; et évaluer l’influence de la TDM pré-transfert sur le délai du transfert. Méthodes : Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective multicentrique, du 1er avril 2013 au 31 mars 2019. Les patients transférés vers un centre de niveau I/II ont été inclus. Des modèles de régression logistiques et linéaires multi-niveaux ont permis de générer entre autres, des coefficients de corrélation intraclasse (ICC) pour évaluer la variation entre les centres; et des ratios de moyenne géométrique (GMR), pour évaluer l’influence de la TDM sur le transfert. Résultats : Sur les 18244 patients de l’étude, 8501 (46.6%) ont subi une TDM pré-transfert. Cette proportion variait entre 54 et 74% pour les différents sous-groupes (traumatismes crâniens, blessures médullaires, fractures pelviennes hémorragiques, polytraumatismes). Un tiers (34.4%) des patients a subi une TDM répétée post-transfert et cette incidence variait entre 21.7 et 47% dans les sous-groupes. La variation inter-hospitalière de la TDM pré-transfert était modérée dans l’ensemble (ICC=14.4%) et dans les sous-groupes (entre 14.1% et 18.7%). Celle de la TDM répétée était faible globalement (ICC=3%; variant entre 3.2 et 11.6% dans les sous-groupes). L’augmentation de l’âge, le sexe masculin, les chutes, des blessures plus sévères, l’arrivée le soir/la nuit et certaines comorbidités étaient associés à une probabilité élevée de subir une TDM pré-transfert. Les prédicteurs de la TDM répétée sont similaires, à l’exception de l’âge (≥55ans), des chutes et du sexe masculin. La TDM pré-transfert est associée au délai du transfert (GMR=1.7; IC 95% : 1.6-1.8). Conclusion : Cette étude démontre que l’incidence de la TDM pré et post-transfert est élevée et est associée à une augmentation du délai du transfert. La variation inter-hospitalière observée suggère qu’il pourrait y avoir une opportunité d’améliorer le respect des recommandations internationales.


Andréia Matta Dias1, Chantal Brisson1*, Clermont Dionne2*

1Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ), Centre de recherche en santé durable VITAM, Québec; Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec; Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval, Québec.
2Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ), Centre de recherche en santé durable VITAM, Québec: Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec; Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval, Québec; Département de réadaptation, Faculté de médecine, Université Laval, Québec.
* Membre RRSPQ

Effets d’une exposition cumulée aux contraintes psychosociales du travail sur la prévalence de la lombalgie : protocole d’une étude prospective de 24 ans auprès de 9 000 cols blancs

Problématique : La lombalgie est l’un des problèmes de santé qui engendrent le plus d’invalidité, selon une grande étude de l’Organisation Mondiale de la Santé. Dans les milieux de travail, c’est un problème très fréquent et très coûteux. De nombreux facteurs contribuent au développement de la lombalgie, incluant les contraintes psychosociales au travail. Les évidences sur le sujet proviennent toutefois uniquement d’études transversales. Objectif : Évaluer prospectivement, sur une longue période, l’association entre les contraintes psychosociales au travail chez des travailleurs cols blancs et la lombalgie. Méthodes : Les données de l’enquête PROspective Québec sur le travail et la santé (PROQ), au cours de laquelle on a suivi 9189 travailleurs recrutés en 1991-1993 dans 19 entreprises des secteurs public et parapublic de la région de Québec pendant 24 ans, seront utilisées pour mieux comprendre l’effet cumulatif des contraintes psychosociales au travail sur la lombalgie. Les données ont été recueillies avec des questionnaires auto-administrés, des entrevues, des mesures anthropométriques et cliniques et par la consultation de dossiers médico-administratifs. Les contraintes psychosociales au travail ont été définies selon la demande psychologique et la latitude décisionnelle perçues par le travailleur et ont été mesurées lors de trois temps de collecte. La lombalgie, pour sa part, a été évaluée au dernier suivi (2015-2018) avec un questionnaire standardisé. Des analyses statistiques multivariées seront réalisées pour évaluer si les contraintes psychosociales au travail ont un important effet sur le développement de la lombalgie au fil du temps. Retombées prévisibles : Compte tenu du lourd fardeau individuel et social que représente la lombalgie, les résultats de cette étude pourraient permettre de cibler davantage les efforts de prévention de ce problème chez les travailleurs.


Ana Paula Bruno Pena-Gralle1*, Denis Talbot1, Xavier Trudel1*, Alain Milot1*, Chantal Brisson1*
1
Centre de Recherche du CHU de Québec
*Membre RRSPQ

Contraintes psychosociales au travail et inégalités socio-économiques de la dépression: résultats du PROspective Québec

Contexte : Un faible statut socio-économique (SSE; éducation, revenu familial et type d’occupation), est un facteur de risque de dépression. De plus, les travailleurs ayant un faible SSE peuvent accumuler des contraintes psychosociales au travail (CPTs), fortement associées à la dépression. Cependant, peu d'études ont testé les voies causales par lesquelles un faible SSE affecte l'incidence de la dépression. Cette étude vise à : (i) étudier les effets du SSE et des CPTs sur l'incidence de dépression parmi les femmes et les hommes; (ii) évaluer si les CPTs médient l'effet du SSE sur l'incidence de la dépression. Méthodes : Les deux premières vagues (T1, T2) de la cohorte de travailleurs PRospective Québec (N = 6140, 47,6% ♀, 20-67 ans) ont été liées aux diagnostics de dépression de la RAMQ. Nous avons estimé l'effet direct du SSE (en T1) sur l'incidence de la dépression (au cours des 3 années suivant T2) et l'effet indirect médié par les CPTs selon les modèles Demande-Latitude (job strain; T2) et Déséquilibre Effort-Reconnaissance (DER; en T2), en prenant compte des covariables (T1 et T2). Résultats : Un faible SSE a un fort effet causal sur l'incidence de la dépression chez les hommes, et l’augmentation de cet effet est monotone selon les niveaux des indicateurs [éducation: HR = 1,61 (1,08 - 2,27)]. Les CPTs étaient également associés à la dépression chez les deux sexes [DER: HR = 1,57 (1,27 - 1,92)]. Chez les hommes, le job strain a médié 8% (type d’occupation) et 14% (revenu) de l’association avec un faible SSE. Conclusion : Les CPTs sont associées à la dépression chez les hommes et chez les femmes, mais ne semblent pas ou peu médier l’effet du SSE sur la dépression. La réduction des CPTs est susceptible d’aider à prévenir la dépression, mais pas de réduire les inégalités socio-économiques de la dépression.


Caroline S. Duchaine1*, Pierre-Hugues Carmichael2, Nancy Presse3, Mélanie Plourde3, Alexandra J. Fiocco4, Aurélie Lampuré5, Pierrette Gaudreau5, Guylaine Ferland5, Danielle Laurin1
1Centre de recherche du CHU de Québec - Université Laval
2Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec
3Université de Sherbrooke
4Ryerson University
5Université de Montréal
*Membre du RRSPQ

Plasma Long Chain Fatty Acids and Cognitive Function in Older Adults: A Comparison of Statistical Analyses

Background: Omega-3 fatty acids (FAs) have been suggested as modifiable protective factors for cognitive decline because of their neuroprotective properties. However, the evidence is still inconsistent regarding the types of omega-3 FAs, the probable interrelation with other circulating long chain FAs (LCFAs), and the potential differences according to cognitive domain and between men and women. Objective: This study aimed to evaluate associations between 14 plasma LCFAs and four cognitive domains using a principal component analysis (PCA) and to compare results with those obtained using standard methods, overall, and among men and women. Methods: A group of 386 healthy older adults aged 77 ± 4 years (53% women), selected from the NutCog Study, a sub-study from the Québec Longitudinal Study on Nutrition and Successful Aging (NuAge), underwent a cognitive evaluation and fasting blood sampling. Verbal and non-verbal episodic memory, executive functioning, and processing speed were evaluated using validated tests. LCFAs circulating concentrations were measured by high-performance liquid chromatography using published procedures. Linear regressions adjusted for age, sex, education, and body mass index were used to evaluate cross-sectional associations between LCFAs, using PCA or a more standard grouping (omega-3, omega-6, monounsaturated, and saturated LCFAs), and cognitive performance. Results: Higher scoring on the omega-3 PCA factor and higher concentrations of total omega-3 FAs were both associated with better episodic non-verbal memory and processing speed. Higher omega-3 eicosapentaenoic acid (EPA) was also associated with these two cognitive domains and with episodic verbal memory. The associations with total omega-3 FAs taken separately were of smaller magnitude than those with PCA. Associations with verbal and non-verbal episodic memory were higher among women, while associations with processing speed were higher among men. Conclusion: These results suggest that omega-3 FAs should be considered in combination with other LCFAs when evaluating the association with cognitive function, and that their role could differ according to cognitive domain, and for men and women.


Lucas Gomes Souza1,2,3,4, Patrick Archambault5,6, France Légaré7,2,3,4*
1Étudiant à la maîtrise en santé publique ULaval
2Vitam - Centre de recherche en santé durable
3Chaire de recherche du Canada en décision partagée et l'application des connaissances
4Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de la Capitale -Nationale - Axe Santé des populations et pratiques optimales en Santé
5Chercheur-boursier clinicien sénior du FRQS
6Professeur agrégé Département de médecine familiale et médecine d'urgence
7Département de médecine familiale et de médecine d'urgence Faculté de médecine - Université Laval
*Membre RRSPQ

L'impact des formations sur l'intention comportementale des professionnels de la santé à engager une discussion sur les maladies graves dans les soins primaires : un essai clinique randomisé par grappes

Introduction : L’augmentation de la mortalité due aux maladies chroniques dans le monde entier représente un problème de santé publique majeur. Au fur et à mesure que l'état de santé du patient se détériore, la discussion sur la planification des soins est très essentielle afin de respecter les préférences du patient. Ce processus de discussions est appelé planification préalable des soins (PPS). La PPS pourrait être utilisée dans différents milieux cliniques. Cependant, très peu d'étude ont évalué l’impact de PPS sur les soins primaires. De plus, la formation des professionnels de la santé à mener la discussion n'était pas bien structurée. De ce fait, un programme structuré de formation destiné aux professionnels de la santé (PS) appelé Programme de Soins des Maladies Graves (PSMG) a été développé Il est donc important d’évaluer l’efficacité de la mise en œuvre du PSMG dans les soins primaires. Objectif : L'objectif principal de ce projet est de comparer l'impact d'une formation centré sur l’équipe de PS par rapport à une formation centrée sur le clinicien sur l'intention des PS d'avoir des conversations sur les soins de maladies graves. Méthodologie : Cette étude est un essai randomisé par grappes. 42 cliniques de soins primaires situées aux États-Unis et au Canada ont été recrutées dans sept réseaux de recherche axés sur les soins primaires. Assignées au hasard, dans certaines cliniques, l’équipe de PS ont reçus une formation structurée en PPS et dans d’autres, seuls les cliniciens ont été formés. Après la formation, les participants ont été invités à répondre à l'outil de développement professionnel continu, un questionnaire valide, auto-administré. Cet outil permet de mesurer l'intention des professionnels d'avoir des discussions sur la PPS avec leurs patients. Une analyse descriptive sera effectuée pour décrire l'intention des professionnels. Ensuite, une analyse multivariée permettra de comparer l’intention après une formation axée sur le clinicien à une formation axée sur l’équipe. Discussion :L'hypothèse principale de l'étude est que le modèle d'équipe augmentera l'intention des professionnels d'avoir des conversations sur les soins de maladies graves. Par conséquent, le modèle PSMG en équipe pourrait augmenter l'utilisation de la PPS dans les soins primaires.


Caroline Duchaine1*, Chantal Brisson1*, Denis Talbot1, Mahée Gilbert-Ouimet2*, Xavier Trudel1*, Michel Vézina3*, Alain Milot1*, Caroline Diorio1, Ruth Ndjaboué4, Yves Giguère1, Benoît Mâsse5, Clermont Dionne1*, Elizabeth Maunsell1, Danielle Laurin1
1Centre de recherche du CHU de Québec - Université Laval
2Université du Québec à Rimouski
3Institut national de santé publique du Québec
4Vitam, Centre de recherche en santé durable
5Université de Montréal
*Membre RRSPQ

Stresseurs psychosociaux au travail et biomarqueurs d’inflammation : l’Étude PROspective Québécoise (PROQ) sur le travail et la santé

Introduction : L’inflammation chronique de bas grade a été associée avec l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, de dépression et de démence. L’identification de facteurs modifiables de cet état pourrait permettre d’agir en prévention, au niveau des processus biologiques, avant le développement des maladies. Les stresseurs psychosociaux au travail ont été suggérés comme facteurs de risque modifiables de l’inflammation de bas grade, mais peu d’études longitudinales ont été réalisées. Objectif : Évaluer l’association entre des stresseurs psychosociaux au travail et des biomarqueurs d’inflammation, soit l’interleukine-6 (IL-6) et la protéine-C réactive (CRP), combinés en un indice d’inflammation. Méthode : La population étudiée provient de l’Étude PROspective Québécoise (PROQ) sur le travail et la santé comprenant 9188 travailleurs cols-blancs de la région de Québec recrutés en 1991 (T1) et suivi après 8 (T2) et 24 ans (T3). Parmi ceux-ci, 2557 participants ont été sélectionnés aléatoirement à T3 pour une mesure de biomarqueurs sériques. Les stresseurs psychosociaux au travail ont été mesurés à T2 à l’aide de questionnaires validés. Les concentrations sériques d’IL-6 et de CRP ont été mesurées selon des protocoles standardisés. Les associations entre les stresseurs psychosociaux au travail et le quartile le plus élevé de l’indice d’inflammation ont été mesurées à l’aide d’équations d’estimation généralisées ajustées pour des variables socio-démographiques, des habitudes de vie et des comorbidités. Une imputation multiple et une pondération pour la probabilité inverse de censure ont été réalisées pour minimiser les pertes au suivi. Résultats : L’exposition aux stresseurs psychosociaux au travail a été associée à un indice d’inflammation élevé, surtout chez les hommes de moins de 65 ans. La prévalence d’un indice d’inflammation élevé était deux fois plus élevée chez les hommes exposés à une demande psychologique élevée combinée à un faible contrôle et un faible soutien social au travail en comparaison avec ceux non exposés à cette combinaison (Rapport de prévalences : 2.00, intervalle de confiance à 95% : 1.37-2.92). Conclusion : Ces résultats suggèrent que les stresseurs psychosociaux au travail pourraient augmenter l’inflammation de bas grade. Ces stresseurs pourraient jouer un rôle dans la prévention primaire des maladies chroniques.


Elisabeth Canitrot1,2, Lynne Moore1,2, Alexis Turgeon3,2, Maude St-Onge4,1,3,2
1Département de médecine familiale et médecine d’urgence, Faculté de médecine, Université Laval
2Axe santé des populations et pratiques optimales en santé, Traumatologie – Urgences – Soins intensifs, Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval
3Département d’anesthésiologie et de soins intensifs, Faculté de médecine, Université Laval
4Centre antipoison du Québec, CIUSSS de la Capitale Nationale

Étude pédiatrique rétrospective multicentrique de la validité prédictive et de la fiabilité du Poisoning Severity Score

Introduction : La prise en charge hospitalière d’un enfant empoisonné implique une évaluation systématique de la gravité de son état. Le score généraliste Pediatric Logistic Dysfunction Score (PELODS) est actuellement utilisé dans les services d’urgence pédiatriques québécois. Or, en 1994, un outil a été développé spécifiquement pour décrire la sévérité d’une intoxication : le Poisoning Severity Score (PSS). Objectifs : Évaluer la validité prédictive et la fiabilité du PSS à mesurer la sévérité de l’intoxication chez des enfants empoisonnés, et comparer ses performances à celles du PELODS. Méthodes : Les données de cette étude de cohorte rétrospective multicentrique ont été collectées par revue des dossiers médicaux des hospitalisations ayant eu lieu entre 2013 et 2016 dans trois hôpitaux du Québec. Ont été inclus tous les enfants âgés de 0 à 17 ans pris en charge à l’urgence dans les douze heures suivant l’ingestion d’une dose potentiellement toxique d’une substance adsorbable par le charbon activé. Le critère de jugement principal est l’admission en service hospitalier. Des régressions logistiques permettront de générer des courbes ROC pour estimer la capacité discriminatoire du PSS, et des courbes de calibration pour chaque issue. La discrimination, la calibration et la fiabilité du PSS seront comparées à celles du PELODS. Résultats préliminaires : Parmi les 466 sujets inclus dans l’étude, 137 (29%) ont été admis. Un PSS à 0 (intoxication asymptomatique) est observé à l’arrivée à l’urgence chez 98% des sujets non admis versus 58% des sujets admis (p<0.05). Conclusion : Les résultats de cette étude permettront de documenter les performances du PSS à mesurer la sévérité de l’empoisonnement et la progression de la toxicité dans une cohorte pédiatrique intoxiquée par substance carbo-adsorbable. La comparaison au PELODS permettra de déterminer quel score privilégier comme principal critère de sévérité dans une étude connexe portant sur l’usage du charbon oral activé dans cette cohorte.

 

Informations

Ginette Desbiens
ginette.desbiens@crchudequebec.ulaval.ca