Nouvelles des membres du Réseau Publication - 8ème Journée de la recherche des étudiants de l’axe Santé des populations et pratiques optimales en santé (SP-POS) du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval - Meilleurs résumés

Plusieurs membres du RRSPQ font partie des auteurs des meilleurs résumés sélectionnés pour la 8èmeJournée de la recherche des étudiants de l’axe Santé des populations et pratiques optimales en santé (SP-POS) du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval - 3 juin 2022. Félicitations!

Meilleurs résumés

 

Effets du premier confinement de la COVID-19 sur la santé mentale périnatale de futurs et nouveaux parents d'un premier enfant

Camille Brault-Tremblay1,2,3,4, Annie LeBlanc1,2, Stéphane Turcotte3, Alexandre Prud’homme4, Camille Blouin4, Maude Laberge2,3,4,5, Suzanne King6,7, Julie Poissant8, Tina Montreuil9, Geneviève Roch2,3,4,10*

1Faculté de médecine, Université Laval, Québec, 2VITAM : Centre de recherche en santé durable, Québec,  3Centre de recherche du CISSS de Chaudière-Appalaches, Lévis,  4Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 5Faculté des sciences de l’administration, Université Laval, Québec, 6Department of Psychiatry, McGill University, Montréal 7Douglas Research Centre, Montréal,  8Département d’éducation et formation spécialisée, UQAM, Montréal, 9Department of Educational & Counselling Psychology, McGill University, Montréal, 10Faculté des sciences infirmières, Université Laval, Québec. *Membre du RRSPQ

La grossesse implique d’importants changements qui rendent les futurs parents plus vulnérables aux problèmes de santé mentale et leurs conséquences délétères sur le développement des enfants. Parmi les mesures imposées pour endiguer la COVID-19, le confinement en est une sans précédent dont les effets sur la santé mentale en période périnatale se doivent d’être estimés par des approches plus rigoureuses. But : Évaluer les effets du premier confinement de la COVID-19 sur l’évolution d’indicateurs de santé mentale (détresse, anxiété et dépression) auprès de futurs et nouveaux parents d’un premier enfant en période périnatale. Méthode : Étude expérimentale naturelle issue d’une cohorte prospective constituée de 1209 futurs parents suivis entre le 18 juin 2018 et le 21 septembre 2020. Les participants ont répondu à trois temps de mesure: T1(10-23 semaines de grossesse), T2(34 semaines de grossesse) et T3(6 semaines après la date prévue d’accouchement). Les données du T2 et T3 ont été séparées en 2 périodes COVID (pré-COVID et confinement) selon la date de réponse au questionnaire. Des modèles linéaires mixtes à mesures répétées et des ajustements pour des variables confondantes ont été réalisés, séparément selon le genre. Résultats : La majorité des participants était diplômé universitaire, travailleur à temps plein et en couple. En moyenne, les scores des indicateurs sont T1=10,65, T2=11,02, T3=10,84 pour la détresse, T1=4,98, T2=4,95, T3=4,65 pour l’anxiété et T1=4,64, T3=5,30 pour la dépression. Aucun terme d’interaction n’est significatif, indiquant aucun effet modérateur de la COVID-19 entre le temps de mesure et les scores des indicateurs. Chez les femmes, le confinement a provoqué des scores plus élevés statistiquement significatifs de détresse (d=1,27; p=0,007) et d’anxiété (d=0,71; p=0,016), mais n’a pas eu d’effet significatif sur la dépression (d=0,02; p=0,966). Chez les hommes, il n’y a aucun effet statistiquement significatif. Conclusion : Les différences de scores étant très faibles, cela suggère que le confinement n’a pas eu d’effet cliniquement significatif. L’inclusion des niveaux pré-COVID de tous les répondants et les régions étudiées comptant moins de décès causés par la COVID-19 peuvent expliquer les résultats obtenus. L’évolution de la crise pandémique demeure importante à étudier pour observer ses effets à long terme.


Exposition au plomb durant l’enfance et trajectoire scolaire à la fin de l’école secondaire

 Claudia-Béatrice Ratté1,2,3, Michel Boivin1,3, Yohann Courtemanche2, Richard E. Tremblay3,4, Sylvana Côté3,4, Gina Muckle1,2,3

1École de psychologie, Université Laval, Québec, 2Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 3Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale chez l’enfant, Québec, 4Université de Montréal, Montréal.

Problématique: Aucun seuil d’exposition au plomb (Pb) à l’enfance, qui est un stade de vulnérabilité neurodéveloppementale, n’est considéré comme étant sans effet indésirable. Des études ont rapporté des associations entre l’exposition au Pb et un faible rendement scolaire ainsi que les comportements externalisés, mais peu ont vérifié le lien à plus long terme sur la trajectoire scolaire. Objectifs: La présente étude vise à examiner les associations longitudinales entre l’exposition au Pb durant l’enfance et le rendement scolaire, le parcours scolaire ainsi que le décrochage scolaire à la fin du secondaire. Dans un second temps, la présence de médiateurs de type comportemental (inattention, hyperactivité et agressivité réactive) pouvant sous-tendre le lien entre l’exposition au Pb et la trajectoire scolaire sera examinée. Méthode: L’échantillon se compose de 604 enfants de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec ayant fourni un échantillon sanguin à 10 ans ayant permis de mesurer les concentrations de Pb. Le rendement et le comportement sont rapportés à 12 et 13 ans, par le biais de questionnaires à l’enseignant. Des questionnaires au jeune permettent de documenter le rendement à 15 et 17 ans, le parcours à 17 ans et le décrochage à 19 ans. Des analyses de régression linéaire et probits ajustées pour l’âge de l’enfant ainsi que l’éducation de la mère ont été réalisées. Résultats: Dans cet échantillon d’enfants faiblement exposés au Pb (x̄= 1,11 μg/dL, s= 0,49, min= 0,04, max= 7,04), la plombémie à 10 ans était associée à un rendement scolaire plus faible (B= -1,227, IC 95% [-1,905, -0,545]), un retard dans le parcours scolaire (B= 0,534, IC 95% [0,329, 0,757]) ainsi qu’au décrochage scolaire (B= 0,296, IC 95% [0,044, 0,547]). Les prochaines analyses testeront la médiation des associations par des comportements externalisés. Conclusions: Nos résultats préliminaires suggèrent que l’exposition au Pb dans l’enfance est associée à une trajectoire scolaire défavorable jusqu’à la fin du secondaire. En plus de documenter les effets fonctionnels à long terme d’une exposition au Pb dans l’enfance, telle que retrouvée en population générale, nos résultats appuient l’importance d’instaurer des mesures de santé publique destinées à diminuer l’exposition des enfants québécois.


Potential benefit of extended dose schedules of human papillomavirus (HPV) vaccination in the context of limited resources and COVID-19 disruptions in low- and middle-income countries (LMIC): A mathematical modeling analysis

Élodie Bénard1,2, Mélanie Drolet2, Jean-François Laprise2, Marc Brisson1,2

1Université Laval, Québec, 2Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec.

Background: The WHO Strategic Advisory Group of Experts (SAGE) recommended that an extended interval of 3-5 years between the two doses of the HPV vaccine could be considered to alleviate vaccine supply shortages (e.g. dose1 at 9 years, dose2 at 14 years). However, concerns that girls could be infected between the doses and reduced vaccination coverage for the 2nd dose have limited the introduction of extended schedules. Given the disruptions of vaccination programs caused by the COVID-19 pandemic, some countries (e.g. United Kingdom and Québec) have nevertheless adopted an extended schedule. Using mathematical modeling, we examined the population-level effectiveness and efficiency of extended dose HPV vaccination. Methods: We used HPV-ADVISE, a transmission-dynamic model of HPV infection/disease, calibrated to country-specific data for 4 LMIC (India, Vietnam, Uganda and Nigeria). For the extended dose scenarios, we varied the 2nd dose vaccination coverage of girls previously vaccinated and 1-dose efficacy and duration of protection. We also examined a strategy where 14-year-old girls were vaccinated irrespective of their vaccination status. We used 2-dose girls-only vaccination at 9 years (efficacy=100%, duration of protection=lifetime) as comparator. We estimated two outcomes: the relative reduction in the age-standardised cervical cancer (CC) incidence (population-level effectiveness) and the number of cancers averted per 100,000 doses (efficiency). Results: Our model predicted substantial reductions in CC incidence with the 2-dose schedule (78%-84% depending on the country). Predictions were similar for the extended schedule assuming lower 1-dose efficacy (85%), unless vaccination coverage of the 2nd dose is very low (70%-77% assuming dose2 coverage=30% among girls vaccinated at 9 years). However, vaccinating 70% of 14-year-old girls irrespective of vaccination status would produce greater reduction in CC incidence than the 2-dose schedule (85%-92%). Efficiency of the extended schedule was greater than the 2-dose schedule, even with a drop in vaccination coverage. Conclusion: The concerns are unlikely to have a substantial impact on the population-level effectiveness of extended dose schedules. Extended dose schedules will likely provide similar cervical cancer reductions as 2-dose schedules, whilst reducing the number of doses required in the short-term and providing a more efficient use of limited vaccine resources.


Association entre hormonothérapie adjuvante, chimiothérapie et qualité de vie 5 ans après un diagnostic de cancer du sein : résultats de l’enquête VICAN5

Victoria Memoli1,2, Lorène Séguin3, Julien Mancini1,4, Dominique Rey1, Sophie Lauzier2,5, Anne-Déborah Bouhnik1

1Aix Marseille Univ, INSERM, IRD, SESSTIM, ISSPAM, Cancer, Biomedicine & Society Group, Équipe Labellisée Ligue Contre le Cancer, Marseille, France, 2Population Health and Optimal Health Practices Research Axis, CHU de Québec-Université Laval Research Center, Québec, 3Department of Surgery, Institut Paoli-Calmettes, Marseille, France, 4APHM, BIOSTIC, Hop Timone, Marseille, France, 5Faculty of Pharmacy, Université Laval; Cancer Research Center, University Laval, Québec.

Introduction/Objectifs : L’hormonothérapie et la chimiothérapie (CT) font partie des traitements adjuvants du cancer du sein et peuvent affecter la qualité de vie. L'objectif de cette étude est d’évaluer l’association entre l’hormonothérapie adjuvante (HA), la CT et la qualité de vie 5 ans après un diagnostic de cancer du sein précoce, en tenant compte des niveaux d'usage de l'HA. Méthode : Les données de l’enquête nationale française VICAN5, incluant un questionnaire patient et les données médico-administratives de l’assurance maladie (SNIIRAM), ont été utilisées. Les bases de données du SNIIRAM ont été utilisées pour documenter la CT, l’HA et les profils d'usage de l'HA ont été estimés à partir de l’approche de la modélisation des trajectoires basées sur les groupes (Group-Based Trajectory Modeling (GBTM)). La qualité de vie mentale et physique était mesurée avec le questionnaire SF-12. Les facteurs associés à la qualité de vie ont été estimés à l’aide de régressions linéaires multivariées. Résultats : 852 femmes ont été incluses : 53,4% avaient eu une CT et 76,4% une HA. Parmi les femmes ayant initié l'HA, trois profils d’usage distincts ont été identifiés : adhésion optimale (56,7%), déclin précoce de l’adhésion puis arrêt (10,1%) et déclin plus tardif de l’adhésion avec ou sans arrêt (8,5%). Les femmes ayant eu une CT étaient plus susceptibles de rapporter des niveaux de qualité de vie physique plus faibles (coeff = -1,94 (SE=0,62), p=0.002). Les femmes appartenant à un profil où l’usage de l’HA déclinait tardivement étaient plus susceptibles de rapporter une qualité de vie mentale plus faible comparativement à celles appartenant à un profil d’usage de l’HA optimal (coeff= -2,37 (SE=1,19), p=0,046). Conclusion : Cinq ans après le diagnostic, la CT et le déclin tardif dans l’usage de l’HA sont associés à une moins bonne qualité de vie. Des programmes d’accompagnement semblent nécessaires pendant les traitements mais également à plus long terme afin d’améliorer la qualité de vie des survivantes, en particulier pour les femmes sous HA afin de les aider à aller au bout du traitement.


La compression pneumatique intermittente adjuvante à la thromboprophylaxie pharmacologique dans la prévention des accidents thromboemboliques : revue systématique et méta-analyse

Cécile Duval1,2, Caroline Sirois1,3,4,5*, Félix Savoie-White1,2, Pier-Alexandre Tardif1, Mélanie Bérubé1,6, Alexis Turgeon-Fournier1,7, Deborah Cook8,9, François Lauzier1,7, Lynne Moore1,2

1Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé, Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 2Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval, Québec, 3Faculté de pharmacie, Université Laval, Québec, 4Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec, Québec, 5VITAM – Centre de recherche en santé durable, 6Faculté des sciences infirmières, Université Laval, Québec, 7Département d’anesthésiologie et de soins intensifs, Faculté de médecine, Université Laval, Québec, 8Department of Medicine, Division of Critical Care, McMaster University, Hamilton, ON, 9Department of Health Research Methods, Evidence, and Impact, McMaster University, Hamilton, ON.

* Membre du RRSPQ

Introduction/Objectifs : Les accidents thromboemboliques (ATE) sont des complications fréquentes chez les patients hospitalisés et une cause majeure de décès évitable à l'hôpital. La prophylaxie pharmacologique est un traitement de référence pour la prévention des ATE chez les patients à risque, mais la valeur ajoutée de la compression pneumatique intermittente (CPI) est incertaine. Nous avons cherché à évaluer l'efficacité de l'ajout de la CPI à la prophylaxie pharmacologique pour prévenir les ATE chez les adultes hospitalisés. Méthodes : Nous avons conduit une revue systématique et une méta-analyse selon les recommandations Cochrane. Nous avons cherché dans CENTRAL, Embase, Medline, CINAHL, ClinicalTrials.gov et l'ICTRP des essais contrôlés randomisés comparant l'utilisation de la CPI en plus de la thromboprophylaxie pharmacologique à la thromboprophylaxie pharmacologique seule chez les adultes hospitalisés. Des méta-analyses ont été réalisées pour calculer le rapport de risque (RR) d’ATE, de thrombose veineuse profonde (TVP) et d'embolie pulmonaire (EP) à l’aide d’un modèle à effet aléatoire. Nous avons évalué le risque de biais en utilisant le Cochrane RoB2 et la qualité des preuves avec l'approche GRADE. Résultats : Nous avons inclus 17 essais (8796 participants). Les essais utilisaient principalement une CPI appliquée jusqu’à la cuisse et une héparine de bas poids moléculaire comme thromboprophylaxie pharmacologique. L’ajout de CPI est associé à une diminution du risque d’ATE (15 essais, RR=0,53 ; 95%CI [0,35-0,81]) et de TVP (14 essais, RR=0,52 ; 95%CI [0,33-0,81]) mais pas d'EP (8 essais, RR=0,74 ; 95%CI [0,35-1,60]). La qualité des preuves a été jugée faible, en raison du risque de biais et d'incohérence. Les preuves de qualité modérée et très faible, respectivement, suggèrent qu'il est peu probable que l’ajout de la CPI modifie le risque de mortalité toutes causes confondues ou d'événements indésirables. Les analyses de sous-groupes indiquent un bénéfice apparent plus évident dans les essais financés par l'industrie. Conclusion : Les résultats indiquent des preuves de faible qualité soutenant l'utilisation complémentaire de la CIP à la thromboprophylaxie pharmacologique pour la prévention des ATE et TVP. De larges essais randomisés de haute qualité supplémentaires sont nécessaires pour soutenir son utilisation et pour identifier les sous-groupes de patients pour lesquels elle pourrait être bénéfique.


Les stresseurs psychosociaux au travail sont associés à une augmentation de l’incidence des maladies coronariennes : étude de cohorte prospective sur 18 ans d’expositions multiples

Mathilde Lavigne-Robichaud1,2, Denis Talbot1,2, Alain Milot1,3, Xavier Trudel1,2*, Chantal Brisson1,2*

1Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé, Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 2Département de médecine sociale et préventive, Université Laval, 3Département de médecine, Université Laval, Québec

* Membre du RRSPQ

Introduction & Objectifs : Les stresseurs psychosociaux au travail sont des expositions fréquentes. Leur contribution au fardeau des coronaropathies peut avoir été sous-estimée dans les études antérieures en raison de limites méthodologiques dont le peu de considération des effets combinés. L'objectif de cette étude était donc d'estimer l'effet séparé et combiné de l'exposition à une tension professionnelle élevée (c.-à-d high job strain) et à un déséquilibre effort-récompense (DER) sur l'incidence des coronaropathies, dans une cohorte axée sur la validité interne. Méthode : 6 465 cols blancs de la cohorte PROspective Québec ont été suivis en moyenne 18,7 ans. La tension professionnelle et le DER ont été mesurées à l'aide de questionnaires validés. Les coronaropathies ont été identifiées à partir des hospitalisations et consultations médicales à l'aide d'algorithmes validés. Des modèles de Cox ont été utilisés pour calculer les rapports de risque marginaux (HR) stratifiés selon le sexe. L’imputation multiple, la pondération de probabilité inverse de sélection et de confusion ainsi que le bootstrap ont été utilisés. Résultats : Parmi 3 118 hommes, 561 coronaropathies ont été enregistrés. L'exposition séparée à une tension professionnelle élevée ou au DER était associée à un risque élevé de coronaropathie [HR = 1,53 (1,13; 2,07) et 1,57 (1,28; 1,92)]. L'exposition combinée à ces deux types de stresseurs augmentait davantage ce risque [HR = 2,13 (1,46; 3,12)]. Le risque est resté similaire après l'exclusion des premiers cas de coronaropathie (excluant la causalité inverse) et en censurant à la prise de retraite. Parmi 3 347 femmes, 262 coronaropathies ont été enregistrés. En raison de ce petit nombre, les résultats chez les femmes n'étaient pas concluants. Cette relation devra être investiguée chez les femmes dans les études futures. Conclusion : Dans une cohorte axée sur la validité interne, les hommes exposés à une tension professionnelle élevée ou à un DER, séparément et en combinaison, présentaient un risque accru de coronaropathies qui persistait après la retraite. Ces résultats sont à l'appui d'une ampleur d’effet comparable aux facteurs de risque modifiables plus traditionnels. Ces résultats suggèrent que des interventions préventives réduisant les stresseurs psychosociaux au travail chez les hommes, pourraient prévenir des coronaropathies.


What amount of cannabinoids is associated with an opioid-sparing effect? A systematic review of longitudinal studies

Jihane El-Mourad1,2, Norma Perez Herrera1,2, Jerry Liwono1,2, Arsène Zonge1,2*

1Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 2Faculté de pharmacie, Université Laval, Québec

 * Membre du RRSPQ

Background: Evidence suggests that cannabinoids, by interacting with the opioid system, could reduce opioid doses while maintaining an effective analgesic effect in patients with pain. However, cannabinoid dosing that could be associated with a reduction in opioid use is not well known. We thus conducted a systematic review to assess the current state of evidence on the question. Design: Systematic review, conducted according to the PRISMA statement for reporting systematic reviews. Data sources: PubMed, Embase, Web of Science and PsycINFO were searched up to October 29, 2021. Studies inclusion criteria: Randomized controlled trials (RCT) and longitudinal observational studies. Studies not providing a measure of cannabinoids dosing were excluded. Study selection and data extraction: Two reviewers independently assessed studies titles, abstracts, and full text of potentially eligible articles and extract the data. Exposure: Tetrahydrocannabinol (THC), Cannabidiol (CBD), and other cannabinoids with dosing. Outcomes: Opioid dose change and opioid discontinuation. Results Five RCTs (three for chronic pain) and two observational studies (one for chronic pain) satisfied the inclusion criteria. Chronic pain. One small RCT that included patients with stage IV cancer (n=18), showed that 3/9 patients who used an average combined dose of 34 mg THC and 17 mg CBD/day reduced their baseline opioid by at least 20% at 3-month follow-up). The observational study also showed a significant reduction of opioid use at 30 mg CBD/day within 8 weeks. However, two RCTs showed that with 18 mg THC and 16 mg CBD, there was no significant reduction in opioid doses (follow-up of five weeks). Acute pain. One retrospective study found a significant reduction of 61 milligrams of morphine equivalent (at 10mg THC per day versus no use). However, two RCTs found no significant reduction in opioid use in the hours after receiving 21-42 mg THC or 400mg CBD. Conclusion: The opioid-sparing effect of cannabinoids remains uncertain as very few studies assessed cannabinoids doses in relation to opioid dose reduction. Studies are thus needed to elucidate this important question in the context of the opioid crisis.

Keywords: Pain; Cannabinoids doses; Opioid doses; Opioid-sparing effect.


Effet du stress au travail chronique sur la prévalence du pré-diabète chez les hommes et les femmes

Camille Riopel1,2, Chantal Brisson1,2*

1Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé, Québec, 2Département d’épidémiologie, Faculté de médecine, Université Laval, Québec

* Membre du RRSPQ

Introduction & Objectifs : Les études antérieures suggèrent une association entre les contraintes psychosociales au travail et le risque de diabète de type 2. Selon le modèle demande-latitude, une forte demande psychologique combinée à une faible latitude décisionnelle au travail (job strain) augmente le risque de diabète. Cependant, l’effet de ces contraintes sur le prédiabète est peu documenté. Le prédiabète, qui est réversible, augmente le risque de développer le DB2 et est aussi associé indépendamment à une hausse de la mortalité. L'objectif est de mesurer l’effet de l’exposition chronique au job strain sur la prévalence du prédiabète dans une cohorte prospective. Méthode : 9188 cols blancs (48,5% de femmes) ont été recrutés en 1991-1993 et suivis 8 et 24 ans plus tard. Les gens exposés au job strain à la fois au recrutement et au suivi à 8 ans sont considérés comme exposés au job strain chronique. L’hémoglobine glyquée a été mesurée au suivi à 24 ans chez 1461 participants et utilisée pour mesurer la prévalence du prédiabète. Les rapports de prévalences ont été calculés par régressions logistiques multiples incluant les facteurs potentiellement confondants. Résultats : L’exposition au job strain chronique chez les femmes est associée à une prévalence du prédiabète 2,21 fois plus élevée que chez les travailleuses non exposées, même après ajustement pour les facteurs sociodémographiques et pour les mauvaises habitudes de vie (IC à 95% 1.05-4.67). Il n’y a pas d’association significative chez les hommes. Conclusion : Les contraintes psychosociales au travail, lorsque mesurées avec le modèle demande-latitude, semble augmenter le risque de prédiabète chez les femmes. Réduire ces contraintes psychosociales au travail par le biais d’interventions organisationnelles préventives chez les travailleuses pourrait diminuer la prévalence du prédiabète et le fardeau du DB2 au Canada ainsi que dans d’autres pays où les conditions des travailleuses sont similaires.


How is Group-Based Trajectory Modelling (GBTM) used to assess the effect of medication adherence on health-related outcomes? A systematic review

Giraud Ekanmian1,2, Victoria Memoli1,3, Carlotta Lunghi2,1,4*, Anne-Déborah Bouhnik3, Sophie Lauzier1, Line Guénette1*

1Population Health and Optimal Health Practices Research Axis, Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 2CISSS de Chaudière-Appalaches Research Center, Lévis, 3Axis Marseille Univ, INSERM, IRD, SESSTIM, ISSPAM, Cancer, Biomedicine & Society Group, Équipe Labellisée Ligue Contre le Cancer, Marseille, France, 4Département des sciences de la santé, Université du Québec à Rimouski, Campus de Lévis, Lévis. 

* Membre du RRSPQ

Background: The Group-based trajectory modelling (GBTM) method is increasingly used in pharmacoepidemiologic studies to describe medication adherence trajectories over time. However, assessing the effects of these medication adherence trajectories on health-related outcomes remains challenging. This review aimed to identify and systematically review the methods used to measure the association between medication adherence trajectories, defined through GBTM, and health-related outcomes (HRO). Methods: We searched the following databases: PubMed, Embase, PsycINFO, Web of Science, CINAHL, and Cochrane Library up to September 16, 2021. We included all studies estimating medication adherence trajectories with the GBTM method that evaluated the effects of these trajectories on specified HRO. Non-drug therapy adherence studies were excluded. Two reviewers independently selected the articles and extracted the data. We used tables to synthesize the results and provide a narrative description of the findings. Results: We retained 13 studies that met the inclusion criteria for the data synthesis. Almost all the studies measured adherence from administrative databases (12 studies); only one study measured adherence with pill count. The proportion of days covered (PDC) was the most used adherence measure (7 studies). The other metrics used were the medication possession ratio (MPR) (2 studies), the average adherence (AA), and the number of days covered. To estimate the effect of adherence trajectories on health outcomes, all the studies used the trajectories group membership estimated with GBTM as an observed variable in their regression models. Cox modelling was the most used regression model. None of the included studies fulfilled all the reporting guidelines for adherence studies (EMERGE) or the Latent trajectory studies (GRoLTS). As for the quality analysis, the included studies obtained a fair score for the risk of bias analysis. Yet, three studies were at “high risk of bias” in at least one of the 7 ROBIN-1 bias assessment domains. Discussion: Our review highlights the need to raise awareness of the existing reporting guidelines for adherence and latent class analysis studies for more transparency. It also underlines the conditions for using GBTM in medication adherence studies to assess the effect of adherence trajectories on health-related outcomes.


Trajectoires de santé mentale chez les personnes vivant au Québec de plus de 14 ans durant les 18 mois suivant le début de la pandémie

Simon LaRue1Miceline Mésidor1, Denis Talbot1, Marie Baron2, Annie LeBlanc2

1Faculté de médecine, Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé, Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Québec, 2VITAM – Centre de recherche en santé durable, Québec

Problématique : La pandémie a demandé des efforts d’adaptation de la part des individus, ce qui peut affecter leur santé psychologique. Peu d’études ont été menées pour mieux comprendre l’impact de la pandémie sur la santé mentale de la population du Québec. Objectif : Documenter les trajectoires de santé mentale durant les 18 mois suivant le début de la pandémie. Méthodes : Tous les participants de plus de 14 ans ayant répondu à Ma vie et la pandémie (MAVIPAN) ont été inclus. MAVIPAN est une étude longitudinale qui a débuté en avril 2020 au Québec et dont le suivi doit durer 5 ans. Les données ont été collectées durant les différentes vagues de la pandémie. Des analyses à classes latentes seront utilisées pour identifier des groupes de trajectoires de santé mentale. Quatre indicateurs de santé mentale seront considérés, soit les symptômes de dépression, d’anxiété et de stress mesurées avec l’échelle de dépression, d’anxiété et de stress (DASS-21) et le bien-être psychologique mesuré par l’indicateur Warwick-Edinburgh. Nous allons ensuite décrire les caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques (telles que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le statut d’emploi, le niveau d'éducation, le revenu, le statut marital, la composition du ménage ou le statut de proche aidant) et les antécédents médicaux (tels que la présence d'une maladie chronique, d'un handicap ou d'un trouble de la santé mentale) associés à chaque trajectoire. Résultats attendus : Nous anticipons l’identification d’au moins trois groupes de trajectoires, l’un avec un niveau de santé mentale élevé sur l’ensemble des 18 mois, l’un avec un niveau bas sur les 18 mois et l’un avec un niveau de santé mentale fluctuant au fil du temps. Nous anticipons que les personnes plus défavorisées socioéconomiquement ou ayant des antécédents médicaux auront une plus forte probabilité d’avoir une trajectoire caractérisée par un niveau de santé mentale plus faible. Contributions attendues : Les résultats de cette étude permettront d’identifier des groupes de personnes plus affectées par la pandémie et pourront contribuer au développement d’interventions pour atténuer les impacts sur la santé mentale des personnes.

 

Informations

Ginette Desbiens
ginette.desbiens@crchudequebec.ulaval.ca