Nouvelles des membres du Réseau Publication - L'interculturel en temps de pandémie

Une publication dirigée par Bob W. White et Maude Arsenault, Laboratoire de recherche en relations interculturelles (Labrri), UdeM, Janvier 2021, disponible en ligne. Avec la participation de Joseph Lévy et Jorge Frozzini, membres réguliers du RRSPQ. 

Extrait de l'avant-propos (Bob W. White)

Les textes proposés dans cette publication couvrent une grande diversité dethèmes et d’enjeux. Pour ne mentionner que ceux-ci, il s’en démarque au moinstrois qui ont traversé nos discussions :

  • La prise de conscience planétaire sur les faces cachées de la connectivité, que ce soit au niveau des représentations de la contagion (le texte de JosephLévy) ou en rapport avec la circulation de l’information dans les médias sociaux (le texte de Farrah Bérubé). Après cette pandémie, on ne pourra plus tenir un discours naïf sur la multiplication et l’intensification des connexions humaines (ce qu’on appelait à l’époque « la mondialisation »), surtout si on tient compte des effets des fractures numériques. Avec les nouvelles formes de connectivité, il demeurera toujours le risque des situations de contact inédites. Cela est vrai non seulement entre les êtres humains, mais aussi dans les relations entre les humains et les autres espèces vivantes, notamment celles qui ont fait partie de la chaine de transmission de la COVID-19.
     
  • L’asymétrie dans les relations humaines. Les personnes en situation de vulnérabilité ou de précarité (comme dans la contribution de Daniel Côté, Jessica Dubé et Jorge Frozzini) ont été affectées de façon disproportionnée parla pandémie, notamment le cas des préposés dans les CHSLD. L’association entre virus et « corps étranger » a eu l’effet de stigmatiser certains groupes de personnes, notamment les Asiatiques, les Juifs et les jeunes (voir le texte de Pierre Anctil). Quand le gouvernement disait que nous étions « tous dans le même bateau », les discussions pendant nos ateliers démontraient qu’on était plutôt dans la même tempête. C’est une nuance importante.
     
  • L’importance, mais aussi la fragilité du lien social. Les mesures de prévention en rapport avec la « distanciation sociale » ont créé l’isolement et ont contribué au sentiment de méfiance entre les personnes et les communautés (voir le texte de François Rocher et Bob W. White). Malgré la fragilisation du lien social, la vie rituelle autour de la mort (texte de Joseph Lévy et Maude Arsenault) permet le deuil et non seulement à l’échelle individuelle puisque les sociétés humaines n’ont pas toujours la même façon d’apprivoiser la mort. Un très bon exemple, c’est le texte de Kalpana Das sur les conditions de vie et de mort dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Ce texte (qui est adapté à partir d’un mémoire écrit pour le Protecteur du Citoyen du Québec) présente des analyses et des observations sur les failles systémiques dans le système de santé au Québec et démontre la fragilité du lien social quand les institutions publiques manquent à leur devoir. Face à des situations pareilles, les personnes issues de l’immigration ont démontré une énorme capacité de résilience pendant la première partie de la pandémie, mais cette résilience doit être davantage comprise d’un point de vue historique, organisationnel et surtout systémique (voir le texte d’Isabelle Comtois et Bob W. White).