Publications Agence de la santé publique du Canada - Comment intégrer la théorie de l’intersectionnalité dans les analyses quantitatives d’équité en santé? Une revue rapide et liste de vérification de pratiques prometteuses

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Le fardeau des maladies et des problèmes de santé n’est pas partagé de façon égale entre tous les Canadiens. Certaines personnes sont plus susceptibles de tomber malades ou de mourir en raison de leurs conditions sociales et économiques. Nous les appelons « inégalités en santé ». 

Il existe plusieurs façons de mesurer les inégalités en santé. L’une des principales approches consiste à comparer des groupes de personnes, sur la base d’un seul facteur. Par exemple, nous pouvons calculer les inégalités en santé en fonction du sexe. Nous pourrions donc comparer la santé des hommes à celle des femmes. 

Pourtant, ce type d’analyse n’est pas parfait. Lorsque nous ne considérons qu’un seul facteur, deux choses peuvent se produire. D’une part, nous pouvons passer à côté d’autres caractéristiques personnelles importantes, comme l’âge ou l’origine ethnique, qui peuvent également influer sur la santé. D’autre part, lorsque nous nous concentrons sur un seul facteur, nous pouvons ne pas comprendre comment il est lié à d’autres facteurs. 

Dans les années 1970 et 1980, des chercheuses universitaires féministes noires aux États-Unis ont exploré ce sujet. L’une de ces universitaires s’appelait Kimberlé Crenshaw. Elle a écrit sur les expériences des femmes noires, qui évoluent dans le monde d’une manière différente que les hommes noirs ou les femmes blanches. En effet, les femmes noires sont victimes de discriminations fondées sur leur statut de femme et sur leur statut de personne racisée. 

Madame Crenshaw a ainsi inventé le terme « intersectionnalité ». L’intersectionnalité fait référence à la manière dont les sources de discrimination se chevauchent et se renforcent mutuellement. Le terme fait également référence au fait que, dans la réalité, nous avons tous plusieurs identités qui se croisent et qui font de nous ce que nous sommes.

En santé publique, nous pouvons appliquer la théorie de l’intersectionnalité pour mieux comprendre les inégalités en santé. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est prête à le faire. Cela dit, l’ASPC doit avant tout élaborer une feuille de route sur la manière de s’y prendre afin d’intégrer l’intersectionnalité à l’analyse des inégalités en santé. Ces renseignements sont cruciaux pour les futurs rapports de l’ Initiative liée aux rapports pancanadiens sur les inégalités en matière de santé (IPIS). L’IPIS a comme objectif de surveiller et rapporter sur les inégalités en santé au Canada, pour orienter les politiques publiques de santé et assurer la santé et le bien-être de tous. 

Ce rapport contribue à combler ce manque de données probantes. Il résume une revue de la littérature. Cette revue a exploré comment appliquer l’intersectionnalité dans les analyses de données sur les inégalités en santé.