Publications INSPQ - Favoriser la santé mentale en contexte post-pandémique : des facteurs à cibler et des actions à privilégier à l’échelle des municipalités et des communautés

Auteures : Caroline Braën-Boucher et Marie-Claude Roberge 

L’INSPQ a reçu de la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux le mandat de produire une synthèse des connaissances de la littérature scientifique pour 1) repérer, dans les recensions d’écrits, les facteurs associés à la santé mentale en contexte de pandémie ou d’événements extrêmes, facteurs sur lesquels les municipalités peuvent agir; et 2) recenser les actions à l’échelle des municipalités ou des communautés qui influencent ces facteurs et permettent de promouvoir la santé mentale à la suite d’un événement extrême.

Les recensions analysées montrent une forte convergence sur plusieurs facteurs associés à l’état de santé mentale, notamment ceux qui relèvent de l’environnement social : le soutien social, le fait de mener des actions prosociales (ex., offrir du soutien aux amis ou à des voisins, lors d’une quarantaine), l’isolement social et le sentiment de solitude ou encore la restriction des contacts et les périodes de confinement. Il en est de même pour les facteurs en lien au statut socioéconomique des personnes, notamment le revenu, la scolarité et la précarité d’emploi à la suite d’un événement extrême. Cependant, seules quelques recensions portent sur les caractéristiques de l’environnement physique.

Les études analysées qui présentent des actions à l’échelle des municipalités ou des communautés ont comme objectif de renforcer la résilience communautaire tout en appuyant les individus dans le développement de leur capacité d’adaptation et l’amélioration de leur bien‑être. La majorité positionne la santé mentale comme un atout à préserver ou consolider. Toutefois, aucune étude ne fait l’objet d’évaluation robuste quant aux effets d’interventions sur la santé mentale : elles présentent plutôt des observations ou appréciations. Ces dernières, ainsi que plusieurs caractéristiques communes aux études, permettent de dégager des démarches organisationnelles : avoir une préoccupation explicite pour la santé mentale et se doter d’une équipe dédiée; l’importance du travail intersectoriel qui inclut les citoyens et les acteurs locaux dans une dynamique égalitaire; assurer une cohérence des interventions autour d’un objectif de rétablissement en se dotant notamment d’un modèle logique et en misant sur les atouts des communautés. D’autres études offrent des exemples d’interventions directes à la population, notamment la mise sur pied d’actions sensibles aux réalités vécues et qui favorisent la participation.