Publications Publication - La pérennité d’un projet de prévention et de prise en charge de la malnutrition au Niger

Une publication de Marietou Niang, Mahaman Moha, Valéry Ridde et Lara Gautier, Canadian Journal of Public Health (2022). Cette publication a été soutenue par l'axe Santé mondiale et le programme SantéCap suite au concours "Utilisation et valorisation de banques de données existantes de recherche avec l’aide d’un étudiant boursier (2020-2021)"

Résumé des auteur.e.s - Authors' abstract

OBJECTIF : Cet article est une étude de cas portant sur un projet de renforcement des capacités visant à réduire la malnutrition et implanté par une organisation non gouvernementale (ONG) au Niger. Notre étude a pour but de générer un ensemble de leçons apprises sur les processus de pérennisation des interventions en santé dans des contextes vulnérables.

MÉTHODE : Utilisant un cadre théorique sur la pérennité, nous avons effectué une analyse thématique sur des entretiens individuels semi-structurés (n = 124) collectés, entre 2016 et 2017, durant la recherche évaluative du projet de l’ONG.

RÉSULTATS : L’analyse des données a révélé plusieurs risques et opportunités pour pérenniser les activités du projet qui ont été classés selon les caractéristiques d’une routine relevée dans le cadre théorique que sont : la mémoire, les routines, les valeurs et les règles. Les résultats font ressortir un faible niveau de pérennité du projet de l’ONG. Plusieurs activités ont été arrêtées à la fin du projet et d’autres risquent de ne pas continuer à long terme. En effet, les réalités locales – pauvreté et fragilité politique – combinées aux logiques ‘courtermistes’ et verticales de mise en œuvre du projet empêchent sa pérennisation.

CONCLUSION : Dans des environnements vulnérables, la pérennité ne devrait pas simplement être considérée comme un résultat à atteindre à la fin du projet. Le processus de pérennisation doit être activé par les parties prenantes, en mettant l’accent non seulement sur la stabilisation des ressources mais également sur la résilience des structures et systèmes dans lesquels sont intégrées les interventions.


Objective: This article is a case study of a capacity-building project to reduce malnutrition, implemented by a non-governmental organization (NGO) in Niger. It aims to generate a set of lessons learned on the processes of sustaining health interventions in vulnerable contexts.

Methods: Using a theoretical framework on sustainability, we carried out a thematic analysis on semi-structured individual interviews (n = 124) collected, between 2016 and 2017, during the evaluative research of the NGO project.

Results: The data analysis revealed several risks and opportunities to sustain the project activities, classified according to the characteristics of a routine identified in the theoretical framework: memory, routines, values, and rules. Our findings show a low level of sustainability of the project. Several activities were stopped at the end of the project and others may not continue in the long term. Indeed, local realities-poverty and political fragility-combined with the 'short-term' and vertical logics of the project's implementation have hindered the project activities' sustainability.

Conclusion: In vulnerable environments, sustainability should not simply be seen as an outcome to be achieved at the end of the project. The sustainability process must be activated by key stakeholders, focusing not only on the resources stabilizing but also on the resilience of the structures and systems in which interventions are embedded.

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