Soutien à la recherche et concours Lauréates du concours 2021-2022: Nouvelles stratégies de recherche ou dans les pratiques de soins en santé mondiale – pendant et post-pandémie

Félicitations à Judith Lapierre et Jessica Spagnolo et leurs collègues, lauréat.e.s du concours 2021-2022 destiné à soutenir la création de plateformes d’échanges, d’évènements virtuels ou d’autres outils en ligne destinés à aider les chercheurs.euses (incluant les étudiant.e.s), intervenant.e.s et toute autre partie prenante œuvrant en santé mondiale à adapter leurs méthodologies et approches aux circonstances liées à la pandémie et en post-pandémie.

Résumé des projets

Pertinence et faisabilité d'une plateforme en soutien à la collaboration académique entre une université canadienne (Université Laval-UL) et une université vietnamienne (Université de Médecine et de Pharmacie de Haiphong) au temps de la COVID-19

Judith Lapierre, Daniel Reinharz, Myriam Gauthier, Jean Lefebvre, Christopher Fletcher, Christian Gagné

Le projet de cette équipe interdisciplinaire (Sciences infirmières, Médecine, Pharmacie et Génie électrique et informatique) vise à co-construire et co-évaluer la faisabilité et la pertinence d'une plateforme numérique collaborative partagée et interopérable dédiée à l'enseignement et la recherche en collaboration entre une université canadienne, l'Université Laval (UL) et une université vietnamienne, l'Université de Médecine et de Pharmacie de Haiphong. Le projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat privilégié démarré durant la pandémie de la COVID-19 qui a transformé le plan, les opérations et les modalités. Ces multiples contraintes ont amené l’équipe à identifier cinq objectifs à atteindre : entre autres, 1- la mise en place d’un groupe de travail interuniversitaire pour la co-construction et le co-design, 2- l’analyse des infrastructures informatiques existantes pouvant soutenir le travail collaboratif synchrone, asynchrone et comodal; 3- l’identification des besoins informatiques en priorisant des aspects d’équité, de durabilité et de sécurité culturelle; 4- l’évaluation de la faisabilité à partir de deux prototypes conceptuels et finalement,5-  l’évaluation des forces, des limites, des occasions et les menaces (SWOT) à ce déploiement et à son usage pour répondre aux objectifs spécifiques du partenariat entre les deux universités concernées. La plateforme s’inscrit dans une approche structurante et de développement durable. La démarche de co-design et les retombées vont contribuer à renforcer la capacité de recherche interdisciplinaire, interinstitutionnelle et intersectorielle en santé mondiale et justice sociale par des rapports Nord Sud solidaires, fondés sur la distribution, la reconnaissance et la participation paritaire. L’équipe s’engage à soutenir des pratiques solidaires, circulaires et horizontales où les acteurs sont tous apprenants, les uns des autres, au sein d’un système apprenant, lui-même. La pandémie a renforcé la conviction que le partenariat privilégié est stratégique, mais n’est pas suffisant pour soutenir l’excellence et les rapports humains, des outils de communications, d’échanges et de dialogues sont nécessaires et doivent répondre aux défis technologiques courants, exacerbés par la pandémie mais révélant aussi un potentiel prometteur d’interconnexions.

Interventions en santé mentale dans la Francophonie : quelles sont les leçons apprises sur l’offre et l’accès aux services en temps de pandémie ?

Équipe: Jessica Spagnolo, MSW, PhD, Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke, Québec, Centre de recherche Charles-Le Moyne, Campus de Longueuil - Université de Sherbrooke, Québec; Helen-Maria Vasiliadis, MSc, PhD, Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke, Québec, Centre de recherche Charles-Le Moyne, Campus de Longueuil - Université de Sherbrooke, Québec; Samiratou Ouédraogo, DPharm, MHP, PhD, Université McGill, Montréal, Québec, Institut national de santé publique du Québec; Fatma Charfi, MD, Service de pédopsychiatrie, Hôpital Mongi-Slim, Tunisie, Faculté de médecine de Tunis, Université de Tunis El-Manar, Tunisie, Comité technique de lutte contre le suicide, Ministère de la santé, John A. Naslund, PhD, Department of Global Health and Social Medicine, Harvard Medical School, USA, Sanni Yaya, PhD, Faculté des sciences sociales, Université de Ottawa, Vice-président, International et Francophonie

Résumé : La Francophonie regroupe 54 États et gouvernements membres, la plupart étant des pays que la Banque mondiale classe comme pays à revenu faible et intermédiaire (40/54 ou 74%). La Francophonie et la langue française sont souvent sous-représentées dans la littérature et la recherche en santé mentale globale. Ces enjeux posent d’une part, des défis quant au partage en français des connaissances scientifiques au sein de la Francophonie et d’autre part, des difficultés quant à l’utilisation de ces connaissances pour informer sur la pratique et les politiques de santé mentale dans le monde francophone. 

La pandémie de la COVID-19 a exacerbé les problèmes de santé mentale et a causé une interruption de certains services de santé mentale, ainsi qu’une réorientation des professionnels de la santé vers d’autres services, ceci dans un secteur de la santé déjà aux prises avec des enjeux de sous-financement, de manque de personnel et de fragmentation de services. Ces enjeux sont davantage prononcés dans les pays que la Banque mondiale classe comme pays à revenu faible et intermédiaire dont fait partie la plupart des pays de la Francophonie, mais aussi très perceptibles dans les pays à revenu élevé qui présentent de grandes disparités dans l'accès aux soins de santé mentale. Ce projet vise donc à partager des stratégies d’interventions sur la prestation de services de santé mentale utilisées et/ou développées et mises en œuvre spécifiquement pendant la pandémie de la COVID-19 dans les pays de la Francophonie, en particulier les pays classés à revenu faible et intermédiaire par la Banque mondiale. 

Nous proposons l’élaboration de capsules vidéo sur des enjeux liés à l’offre et à l’accès aux services de santé mentale en temps de pandémie, les besoins perçus et la demande pour des services de santé mentale, ainsi que des interventions développées et mises en œuvre pour y faire face, et ce de différentes perspectives (gestionnaires, cliniciens, groupes de patients-partenaires). Un webinaire sera organisé et rassemblera différentes parties prenantes pour échanger autour de ces thématiques. De plus, le contenu des capsules vidéo et du webinaire sera partagé dans un rapport en ligne en français, ainsi que dans des articles scientifiques en français et en anglais. 

Ce partage d’expériences servira à 1) informer sur la pratique, la recherche et les politiques de santé mentale pendant et après la pandémie au sein des pays de la Francophonie, et 2) créer une communauté de pratique sur la santé mentale dans la Francophonie, afin de promouvoir des apprentissages et discussions continus inter- et intra-pays.